Lidia Ríos
(est une femme de la prison de Buenos aires qui a
participé aux ateliers de poésie de YONOFUI avec la poète María Medrano invitée à Rennes à
intervenir à la prison des femmes) traduction Chantal Bideau Mélanie Roche
Las hojas se van de sus puntas rotas.
De las nervaduras débiles crece aroma
de pequeñas cicatrices encerrándose,
muriendo su
brote quebrado
con lágrimas verdes limpiando heridas.
Las hojas caen de su tronco arrancado,
sus manos se extienden con la brisa.
Volver a pegarse a él como sus ramas
como cada pliegue de su cuerpo
como el dorado de toda su piel.
Firme como un sexo mirando a las estrellas.
Se restriegan, se envuelven, se refriegan
olfateando su rastro de savia.
Pero el viento las aleja
y el desarraigo duele.
Les feuilles
se détachent de leurs tiges brisées
De leurs
discrètes nervures monte un arôme
de petites
cicatrices qui se referment,
leur
bourgeon cassé se meurt
avec des
larmes vertes qui nettoient des blessures.
Les feuilles
tombent de son tronc déraciné,
ses mains
s’étendent avec la brise.
Collons-nous
à nouveau à lui comme ses branches
comme chaque
pli de son corps
comme la
dorure de toute sa peau.
Ferme comme
un sexe regardant les étoiles.
Elles se
collent, s’enroulent, se frottent
en reniflant
sa montée de sève.
Mais le vent
les éloigne
et le déracinement fait mal. |