Vénus Khoury –Ghata Mercure de France 2011 (extrait)
Que dire de celles qui pourchassent l’obscurité avec leur
torchon de cuisine
Appellent arbres et enfants à ranger les bruits dans les
plumiers
A s’attabler dos au feu où brûlent les ossements d’un saule
vieux de mille lieux
Les arbres bien nés sont frileux disent-elles
Le saule casanier donne des fumées blanches comme fiancées
disparues
Et traduit son mécontentement en étincelles
Le saule n’attend aucune consolation alors que la mandragore
qui résiste au chagrin
N’a ni cahier ni d’attaches familiales
La mandragore ne fraie pas avec les arbres qui ombragent les
cours de récréation
Prend ses distances avec le feuillage acerbe du chêne et
celui du tilleul
Imbu de sa transparence
Il n’y a pas de bûcheron heureux dit la mandragore.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire